2020 | Photoforum Pasquart, Biel
Human Territoriality is the result of a three years research by Swiss artist Roger Eberhard, during which he photographed former border sites – both recent and historical ones – around the world. His apparently perfectly serene images stand in a dialogue with texts recounting the major and minor historical episodes linked to the photographs; often tragic, sometimes innocuous, and other times surprisingly peaceful. These places reveal the incessant need for demarcation between oneself and others in successive human societies.
These boundaries have all shifted over time, in some cases only by metres, considerably in others, for a broad range of reasons. Conquests, peace treaties, but also non-hostile exchanges or even trade have constantly redefined and redrawn the maps. Climate change as well as man-made transformations to the landscape have led to new territorial alignments. Some borders have disappeared in the wake of the collapse of powerful empires and even entire civilisations over the millennia. Roger Eberhard’s corpus of some fifty photographs, supplemented by their detailed captions, thus helps us to grasp the protean puzzle of world cartography. They allow us to grasp the instability inherent to these man-made demarcations, as well as the geographical, political and symbolic importance of these territorial boundaries. Devoid of any human figure, they invite us to contemplate and reflect on the ways in which a territory can embody the partitions between us and the others.
Human Territoriality est le résultat de trois ans de recherches de l’artiste suisse Roger Eberhard, au cours desquels il s’est rendu sur les sites d’anciennes frontières, récentes ou archaïques, à travers le monde, pour les photographier. Aux images en apparence parfaitement sereines, dépourvues de présence humaine, répondent des textes relatant les épisodes historiques majeurs et mineurs qui y sont lié, souvent tragiques, quelquefois anodins, mais aussi parfois étonnamment pacifiques. Ces lieux révèlent ainsi en creux l’incessant besoin de démarcation entre soi et les autres des sociétés humaines successives.
Ces frontières se sont toutes déplacées au fil du temps, dans certains cas de mètres seulement, considérablement dans d’autres. Les raisons en sont multiples. Conquêtes, traités de paix, mais aussi échanges pacifiques ou même commerciaux ont constamment redéfini et redessiné les cartes. Les changements climatiques comme les modifications apportées par l’homme au paysage ont entrainé de nouveaux tracés des territoires. Certaines frontières ont aussi disparu avec l’effondrement de puissants empires, voire de civilisations entières, au cours des millénaires. Le corpus d’une cinquantaine de photographies de Roger Eberhard, complétées par leurs légendes détaillées, nous aide ainsi à saisir le puzzle protéiforme de la cartographie du monde. Elles nous permettent d’appréhender l’instabilité inhérente à ces démarcations créées par l’homme, tout comme l’importance géographique, politique et symbolique de ces délimitations territoriales. Vidées de toute figure humaine, elles invitent à la contemplation et à la réflexion sur les manières dont le territoire reflète un “nous” et un “autres.”